Un couillon de la Lune brûle toujours ses draps de flanelle
Couillon de la Lune...
Ce fut un enfant sans naissance
C'est un enfant qui n'a pas de fin
Il a tué sa mère, évincé son père et dévoré ses frères
Il a apprit la cruauté pour faire de sa fierté un art
Il a enfoui sa tête dans l'asphalte pour manger la poussière de misère
Il aime les offenses pour écraser les prières
Il hurle à la différence en attendant les jets de pierre
Il est vivant seulement lorsqu'il est assoiffé
Il vomit sur le faible car affamé de force
Les lumières l'ont ébloui et il leur a volé l'absence
Il crache sur sa défense en enterrant son histoire
Il a ramassé les décombres pour construire un mur d'enceinte
Il a creusé la pierre à mains nues pour y faire son lit
Multiplicité, Francis Picabia
Il fait l'amour à la marge pour faire naître le fœtus illusoire
Il est une tour, il est un phare, l'ancêtre défunt
Il est un roc inébranlable qui se fissure et qui absorbe
Il a les bras qui protègent, la tête qui se penche et le dos inflexible
Il est un fauve à la peau douce qui ne sait pas pleurer
Il reste, je pars
Là où il part, je reste
Sans naissance, il n'a pas de fin
Il n'est pas né, il n'a pas fini
Il commence sa vie, toujours
Ses plaies sont ses voies d'enfantement
C'est un couillon de la Lune
Il fait son cinéma
Et il brille dans la nuit… Avez-vous donc compris ?
Plaiethore